lundi 27 juin 2011

mes parents fermiers

La famille de mon père comptait deux fermiers: mon oncle Théophile, frère de ma grand-mère  Emilia et mon oncle Sylvio, époux de Rita la soeur de mon père.

La famille de ma mère est toujours  propriétaire d'une ferme  à St- Herménégilde , la ferme Carrier, descendants de ma tante Alice.
 Vous dire le plaisir que j'ai eu à fréquenter ces fermes! J'étais citadine de naissance mais rurale dans l'âme. Les grands espaces, l'air qui embaume le foin coupé même les relents du fumier ne me rebutaient pas.
Mon oncle Théophile familièrement appelé ``Washgalop `` parce qu'il répétait ce mot chaque fois qu'il  entrait une rondelle au jeu de ``pichenotte`` possédait une cabane à sucre  traditionnelle et c'est de  lui que ma famille achetait son bon  sirop.  Adolescente, je suis allée ramasser l'eau d'érable avec lui et ses petits- enfants.  Pour ce faire  j'ai dû marcher 15 kilomètres pour aller et autant pour revenir, mon père n'ayant pas encore d'auto. J'ai travaillé toute la journée à courir les érables et  à déverser  les chaudières  dans le gros  baril de chêne  tiré par le cheval .  Quand je pense que le fermier se tape ce travail pendant un mois, j'ai pour lui beaucoup de respect . Beau temps, mauvais temps la commande doit être remplie. Lorsque mon oncle Théophile a croisé mon père il lui a dit ceci:`` C'est de valeur que ta fille ne reste pas plus proche, elle a ça dans le sang la petite vlimeuse`.``

Oui, j'avais la ferme dans le sang mais pas toujours pour les bonnes raisons.
C'est ainsi que l'élevage de cochons  sur la ferme de mon oncle Sylvio et de ma tante Rita à St-Edwidge a goûter à mes conneries de citadine en vacances.
Un matin de juillet  ma tante nous prévient qu'elle doit aller faire des achats  à  Coaticook et qu'elle et mon oncle reviendront pour la traite des vaches à 17:00 heures. Les vaches étant au pré , il restait à l'étable les trois truies et une vingtaine de leurs cochonnets. Une  étable bien propre avec eau courante  dans les dalots ou auges ce qui  me donne une idée.
Il fait soleil, chaud et humide , les pots Masson  sont à notre portée pourquoi pas arroser les cochons?J'avise la fratrie  qui est consentante . On remplit  nos pots d'eau, on libère les truies  et les cochonnets de leurs enclos et voilà le bal à l'eau commencé. Un ,deux, trois à mon commandement : arrosez. Sept apprentis sapeurs-pompiers à l'exercice je vous jure que cela fait couiner son cochon. C'était d'une drôlerie à se rouler par terre: les  cochons couraient dans tous les sens en se heurtant pour regagner leur habitat, glissaient sur leurs pattes  le ventre à l'air cherchant leur mère respective. Nous avons fait durer le plaisir ou la torture une bonne heure , seul répit pour les pauvres bêtes, le temps de remplir à nouveau nos pots . Auraient-ils pu attraper une pneumonie?  Mon expertise  des porcs s'arrête ici pour leur plus grand bien. Le sol de l'étable étant détrempé  , les tessons de pots cassés  ramassés, je surveillais l'heure du retour de Sylvio et Rita en espérant que le sol s'assèche.
De retour en mettant les pieds dans l'étable, mon oncle qui était bègue s'exclame:`` Veux, veux veux-tututu  ben ben m'dire  qu'é qu'é qu'a mouillé de même?``. Et son fils André cousin de mon âge, de lui répondre :``C'est la belle Denise qui a eu cette idée là.``
Entre-temps cachée dans le foin de la tasserie je faisais le guet de sa réaction et j'attendais avec appréhension  l' heure de la vérité, le souper. Oncle Sylvio le rire fendu jusqu'aux oreilles  en me voyant le menton dans les épaules  me retenant de pouffer, raconte à  sa femme aussi miséricordieuse que son mari, la mésaventure de ses cochons.Le souper fut excellent grâce au très futé oncle Sylvio et aux cousins et cousines qui rient encore.







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Le sol de l'étable étant détrempé te ici pour leur plus grand bien...

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