mardi 2 août 2011

Les jardins et la fierté

J'ai visité en juillet un potager qui m'a beaucoup plu par le choix des légumes encore en devenir et par son site enchanteur. Il était entouré d'arbres adultes et d'arbustes juste à l'orée d'un chemin en gravelle suffisamment calme pour que de nombreuses espèces d'oiseaux veulent y faire leurs  nids.Le potager de Louis et Louise que je baptiserai la Loulouerie promettait une récolte abondante  et quand on sortait de l'enclos de protection  contre les goûteurs: lièvres, ratons-laveurs et autres mignons ``grignoteux``, je me retrouvais dans un jardin où les hostas, les hémérocalles, les hydrangées m'ont  ravie, à Gatineau.

J'ai fait plusieurs jardins  pour les différentes maisons que j'ai habitées. Mes potagers n'étaient pas une réussite, j'avais la carotte coriace, le radis mangé par les vers, l'échalote faiblarde. Avec la menthe, j'ai eu un succès boeuf et les années d'après aussi, quel envahissement...Si mes potagers manquaient d'élégance , je me rattrapais avec les jardins : mes tournesols mexicains et mes zinnias, ma fierté!

Le mot est lancé, voilà bien la motivation du jardinier amateur, la fierté !La fierté de voir une si petite  semence donner des fleurs et des fruits qui vous font vibrer le coeur. J'ai vu cette fierté là chez Louis et Louise. La fierté du travail de la terre  à coups de bêche et d'arrache ongles , la fierté de la persévérance puis un beau  matin  la fierté de la  récolte.

Je me souviens d'avoir déterré des fèves à quatre jours de leur mise en terre pour m'émerveiller de l'éclosion du germe. Si je réfléchis bien, je crois que cette fierté provient aussi de la sensation euphorique de participer à quelque chose de plus grand que soi , une sorte de communion avec une Nature que l'on voudrait  bien obéissante mais qui nous échappe souvent , une nature au pouce vert délinquant. A ce propos , un jour j'ai lu `` Les jardins de Findhorn``. J'ai eu l'impression que j'aurais pu être l'auteur de ce livre tellement il correspondait à ma vision de la nature.

J'ai eu pour modèle un père qui avait beaucoup de succès avec son potager, c'est toutefois ma mère qui s'en glorifiait et mon frère qui  travaillait au désherbage pendant que j'arrosais et pas toujours les vrais légumes...Mon frère n'aimait pas le jardinage et le déteste encore . Mon père qui ne mangeait   de concombres , il les trouvait indigestes, se plaisait à en semer plusieurs variétés qui grimpaient sur toutes les cordes de palissage  et prenaient de l'expansion.Quand je lui demandais  pourquoi il cultivait autant de concombres , il me répondait:`` C'est pour faire enrager ta mère, ça envahit SON jardin.``

Si j'avais un terrain plus vaste et un âge moins canonique , je cultiverais  une panoplie d'arbres fruitiers et d'arbustes décoratifs. Je suis quand même bien à mon aise de rêver et de visiter comme je l'ai fait  avec un régal pour tous les sens,  le jardin de ma parenté et celui de mes amies.

2 commentaires:

  1. Vraiment beau Denise ta façon d'expliquer ton amour de la nature; ton émerveillement et "cette communion avec la nature", comme tu le dis. Et c'est bien vrai qu'elle peut avoir "le pouce vert délinquant" cette même nature et on n'y peut rien!
    Je te remercie d'être passée chez-nous, j'en suis sortie grandie car tu es une personne remarquable, vraie et très attachante et je t'aime bien.

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  2. Je serai franc : le jardinage n'est pas vraiment une passion, quant à moi. Une fois le jardin planté j'veux plus rien savoir! (L'été, ma passion à moi, c'est la pêche!)

    Louise, en revanche, est celle qui a le pouce (et l'index et le majeur et l'annulaire et l'auriculaire) vert!

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