lundi 22 août 2011

L'ecole Gendreau de Coaticook (2)

Soeur Armand-Marie excellent professeur mais pas très patiente , nous trouve  bien des qualités. Elle s'adresse à A.R. , à J.R. et à moi même qui n'arrivons pas à comprendre la méthode en disant que nous sommes bouchées, des cruches , des sans dessein , ces boniments réitérés en montant le ton  de plus en plus.

Mes deux compagnes éclatent en sanglots , la soeur les renvoie à leur siège , les traitant de bébés . Je suis toujours au tableau , la cloche mettant fin aux cours  a sonné  mais il n'est pas question de partir. Je regarde Sr Armand-Marie dans les yeux et je lui dis calmement et poliment , avec une voix déterminée:``C'est vrai que je suis cruche, je suis ici pour apprendre à extraire la racine carrée et vous, pour me l'enseigner . Cela prendra le temps qu'il faudra , je ne partirai pas du tableau avant de savoir comment l'extraire. ``J'ai vu que je venais de faire tomber les défenses de la bonne soeur, des rides de sourire sont apparues autour de ses yeux. Elle m'a expliqué et nous avons pu aller diner.

Plus tard à l'Ecole normale Nouvelle- France où elle enseignait l'algèbre , j'étais parmi ses meilleures élèves. Nous nous étions jaugées et nous nous respections beaucoup.
Soeur Marie-Paule, titulaire de 11è année n'avait pas de méthodologie, elle était gentille, sans aucune malice et surtout elle était une organisatrice hors pair de toutes les activités parascolaires. Avec elle nous avons patiné,  dansé le folklore, organisé des carnavals, joué des pièces de théâtre .
Ses cours étaient inintéressants, elle avait conservé l'habitude de faire des ``combats`` pour nous faire retenir les  différentes matières à mémoire : l'histoire , la géographie entre autres. Mes compagnes considéraient la méthode digne du primaire , récriminaient sans cesse et n'arrivaient pas à faire cesser le manège jusqu'à ce qu'elles adoptent ma recette .

Les lamentations de toutes sortes m'ont toujours exaspérée, quand je ne suis pas contente d'une chose je passe à l'action: dorénavant, chaque fois qu'une question serait posée, il fallait attendre quelques secondes feignant de  réfléchir profondément et puis répondre :`` je ne le sais vraiment pas`` même et surtout aux questions les plus simplistes à savoir la capitale de la province de Québec.

J'avais fait le pari qu'après deux jours de ce stratagème  Sr Marie-Paule capitulerait. Elle céda  et nous assura que si nous rations nos examens  il ne faudrait pas la  tenir  responsable.

J'étais tout de même une étudiante tranquille par nature, très hypocrite, je murmurais des âneries pour faire rire mon entourage  pendant que je restais de marbre. Suzanne B. dirait sage comme une image ...Je ne craignais pas l'autorité par nature aussi, je respectais la personne, sa compétence ,quant à son titre je m'en fous encore comme de l'an quarante.

Je vous salue toutes les anciennes de Gendreau  1952-1963.

1 commentaire:

  1. Chère Denise, tu avais trouvé ta façon de te faire respecter; peut-être t'a t'elle servie tout au cours de ta vie?
    Après le dynamisme de Soeur Aimée-du-Saint-Esprit en 10e, les filles trouvaient soeur Marie-Paule un peu ennuyante quoique sa naïveté nous servait parfois.
    J'étais moi-même sage comme une image non par vertu mais parce que c'était la meilleure façon d'être libre. Je ne comprenais pas trop les tannantes qui semblaient faire exprès pour attirer l'attention.
    Je suis encore sage comme une image, et toi?

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