samedi 25 juin 2011

La pêche forcée

Mon grand-père paternel, Guillaume dit Wellie,  connaissait les plantes dites ``sauvages`` et ses propriétés. Mon père savait distinguer toutes les essences d'arbres  indigènes et leurs fruits, il fabriquait des meubles dans une usine des Cantons de l'Est et celà devait lui servir.

Ma mère nommait toutes les fleurs ornementales par leur nom commun ou anglais; j'avais de la mémoire, j'apprenais  et j'aimais la forêt , les sous-bois, le jardinage surtout l'arrosage... J'étais déjà attirée par l'eau. Mon père aimait la pêche au ruisseau, nous n'avions pas le choix, nos fins de semaine d'été nous les passions à la pêche. Cela aurait pu être  très agréable  mais il fallait faire le moins de bruit possible, éviter de marcher dans le ruisseau et surtout ne pas faire ricocher les galets pour ne pas faire fuir la truite. Bref pour des enfants  pas particulièrement sages  c'était beaucoup nous demander.
Il faut dire que mon père  était doué pour la pêche  à la ligne, son hameçon  appaté de vers , mais ou leurres , des  truites il en a attrapées dépassant son quota quotidien comme pourrait en témoigner mon oncle Maurice son compère.
De truites, nous nous régalions: poêlées dans du vrai beurre, assaisonnées à point, cela s'avalait même avec les arêtes  tellement c'était  tendre . Les autres espèces de poissons ? C'était du menu fretin, elles retournaient à l'eau.
Je ne pêchais pas alors mais je m'arrangeais pour marcher pieds nus dans  le ruisseau aussitôt l'attention de mon père détournée, je m'amusais à trouver des écrevisses, tritons et lézards en  retournant  les pierres et à laisser ces rampants  se trouver un autre refuge, petits futés.
Puis les fougères du sous- bois m'attiraient dans leurs touffes et je mangeais  les aliments  de mon pique-nique en  félicitant  les fougères de leurs belles formes.

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